Le portrait des Jeannin

I. Lecture et communication

Dans ce pays les Jeannin avaient toujours vécu. On pouvait suivre les traces de la famille jusqu’au seizième siècle, dans la ville et aux environs… Augustin Jeannin, le père du Jeannin actuel, avait adroitement fait ses affaires comme banquier : habile homme, rusé et tenace comme un paysan, honnête, grand travailleur et bon vivant, il s’était fait respecter et redouter par sa malicieuse bonhomie, son franc parler et sa fortune.

Son fils Antoine lui avait succédé dans ses affaires. C’était un petit homme gros... Il n’avait pas l’intelligence financière du père; mais il était assez bon administrateur. Il bénéficiait dans le pays d’une réputation d’affaires... Parfaitement honorable, il inspirait partout un respect mérité.

Ce petit homme robuste, jovial et actif, avait pris femme d’un tout autre caractère – la fille d’un magistrat du pays ...

Ils avaient deux enfants : une fille, Antoinette, qui était l’aînée de cinq ans, et un garçon, Olivier.

Antoinette était une jolie brunette, qui avait une gracieuse et honnête petite figure à la française, ronde, avec des yeux vifs, le front bombé, un petit nez droit ... Elle tenait de son père la gaieté et l’insouciance.

Olivier était un blondin délicat, de petite taille, comme son père, mais de nature tout autre. Sa faiblesse physique l’avait rendu mélancolique, rêveur, il avait peur de la mort et était très mal armé pour la vie. Il restait seul, par sauvagerie et par goût; il évitait la société des autres enfants : il y était mal à l’aise, leur brutalité lui faisait horreur. Il se laissait battre par eux, non par manque de courage, mais par timidité, parce qu’il avait peur de se défendre, de faire du mal ... Il était tendre et d’une sensibilité maladive : un mot, une marque de sympathie, un reproche, le faisaient fondre en larmes. Sa soeur, beaucoup plus saine, se moquait de lui, et l’appelait : petite fontaine.

Les deux enfants s’aimaient de tout coeur ; mais ils étaient trop différents pour vivre ensemble. Chacun allait de son côté... A mesure qu’Antoinette grandissait, elle devenait plus jolie ; on le lui disait, et elle le savait ; elle en était heureuse ... Olivier, malingre et triste, se sentait constamment froissé par tous ses contacts avec le monde extérieur ... Il avait un besoin ardent et féminin d’aimer et d’être aimé ; et, vivant seul, il s’était fait deux ou trois amis imaginaires ...

D’après Romain Rolland Jean Christophe

I. Lisez à haute voix et traduisez en russe les phrases du texte en faisant attention aux mots mis en relief.

1. On pouvait suivre les traces de la famille jusqu’au seizième siècle...

2. habile homme, ruséet tenace comme paysan, honnête, grand travailleur et bon vivant, qui s’était fait respecter et redouter, à dix lieues de la ronde, par sa malicieuse bonhomie, son franc parler et sa fortune.

3. il inspirait partoutun respect mérité.

4. Antoinette avait une gracieuse et honnête petite figure à la française, ronde, avec des yeux vifs, le front bombé, un petit nez droit ...

5. Elle tenait deson pèrela gaieté et l’insouciance.

6. Olivier était de petite taille, comme son père, mais de nature tout autre.

7. il évitait la société des autres enfants : il y était mal à l’aise...

8. il avait peur de se défendre, de faire du mal ...

9. une marque de sympathie, un reproche, le faisaient fondre en larmes.

10. ils étaient tropdifférentspour vivre ensemble. Chacun allait de son côté...

11. Il avait un besoin ardent d’aimer et d’être aimé.

 

II. C’est vrai ... C’est faux ... Argumentez vos réponses.

1. Les Jeannin se sont installés dans cette région de France au XVIIe siècle.

2. Le grand-père d’Antoine était un célèbre banquier.

3. Il était connu pour sa fortune.

4. Antoine était aussi un bon financier comme son père.

5. Antoinette ne ressemblait point à son père.

6. Olivier était le cadet dans la famille.

7. Le garçon était très sociable et avait beaucoup d’amis.

 

III. Donnez des réponses développées.

1. A quelle époque les Jeannin se sont-ils installés au centre de la France ?

2. Faites le portrait physique et moral du grand-père d’Antoine.

3. Comment était Antoine au physique ? Grâce à quoi bénéficiait-il d’un grand respect dans le pays ?

4. Qui a-t-il épousé ? Les époux se ressemblaient-ils par leur caractère et tempérament ?

5. Combien d’enfants avaient-ils ? Qui était l’aîné dans la famille ?

6. Pourquoi Olivier évitait-il la société des autres enfants ?

7. Faites le portrait d’Antoinette. Qu’est-ce qu’elle tenait de son père ?

8. Pourquoi Antoinette se moquait-elle de son frère ?

9. En quoi la soeur et le frère étaient-ils si différents ?

 

2. Il ne faut pas fréquenter ce garçon-là…

Au lycée, André Cormarieu, enfant d’une famille riche, s’est lié d’amitié avec Georges Lanthier, un garçon d’origine modeste...

«Qu’est-ce que ce camarade que tu nous as amené ? Il ne me plaît pas du tout, mon petit, à ton père non plus. Ce n’est pas l’ami qu’il te faut. Tu ne voudrais pas faire de la peine à tes parents, j’espère ? Tu ne voudrais pas nous chagriner, nous qui avons tant fait pour toi, nous quisommes imposés de si lourds sacrifices? … Eh bien, il ne faut pas fréquenter ce garçon-là. Crois ta mère, crois tes parents : ils ont l’expérience de la vie. Ils savent ce qui est bon pour leur petit André, ils savent aussi ce qui risquerait d’être mauvais pour lui. J’ai été douloureusement surprise : comment ! Voilà de quels compagnons s’entoure mon petit André, voilà ce qu’il choisit comme ami! Toi, si délicat, tu n’as pas été révolté par ses manières, par son accent, son allure in-qua-li-fiables ? Tu m’étonnes, mon petit, tu me déçois, tu m’attristes. Faut-il que je perde confiance en mon fils? Comment n’as-tu pas compris tout de suite que ce Lanthier, ne pouvait pas être un camarade pour toi ? Je suis sûre qu’il a tous les mauvais instincts, ce garçon-là, tous les vices, tu m’entends, tous les vices. Est-ce donc cela qui t’attire en lui, peut-être ? Allons, ne pleure pas. Rien n’est perdu. Du moinsje l’espère. Cesse toutes relations avec Lanthier, nous le souhaitons, ton père et moi. Ne pleure pas, mon petit. Je sais bien que c’est dur de se tromper, puis de reconnaître qu’on s’est trompé. Là! Là fini ce gros chagrin! Tu l’aimes donc tant que ça, ce voyou ?

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Qu’est-ce qui lui prend ? André! … Il claque la porte, il vas’enfermer dans sa chambre … Ma parole, mais c’est inouï! »

D’après J.-L.Curtis Les jeunes hommes

 

Vice (m) = défaut, mauvaise habitude.

 

1. Lisez à haute voix et traduisez en russe tout le texte en faisant attention aux mots et expressions mis en relief.

2. Questionnaire.

1. Qu’est-ce qui ne plaît pas à la mère d’André dans son nouveau camarade?

- son origine?

- son apparence?

- ses manières?

- son manque de politesse?

- son accent?

- sa manière de parler?

- ses mauvais instincts?

Ses prétentions /претензии/ sont-elles justifiées?

2. Peut-on accuser un jeune homme qu’on ne connaît presque pas d’avoir tous les vices?

3. Relevez toutes les phrases où la mère d’André exige de son fils de cesser toutes relations avec Lanthier.

4. La mère comment essaye-t-elle de consoler /утешить/ son fils qui pleure en écoutant toutes ses paroles injustes? Est-elle sincère en disant tout cela?

5. Peut-on conclure que la mère d’André aime vraiment son fils et a confiance en lui? Comment peut-on expliquer ses paroles : «Je suis sûre qu’il a tous les .htm">Опубликованный материал нарушает авторские права?.